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Articles récents

Le Monde libertaire Hors série Eté 2013

9 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Le Monde libertaire Hors série Eté 2013
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Poligny : agresseurs = agressés ?

6 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Anti-fascisme

Poligny : agresseurs = agressés ?

Que s’est-il passé à Poligny dans la soirée du 28 juin dernier ?
Après la publication dans la presse d’interprétations tendant à amalgamer les agresseurs et les agressés, le Collectif Antifasciste de Besançon s’est entretenu avec les militants pris pour cible afin de comprendre le déroulement des faits.

Ce soir là, six militants antifascistes se sont rendus à un barbecue à Poligny, lequel a débuté vers 21 h. La ville de Poligny étant connue pour abriter un nombre relativement élevé de personnes se réclamant du nazisme, nos six camarades ont profité de leur présence ce soir-là à Poligny pour, le barbecue terminé, aller coller des affiches antifascistes et antiracistes .

Vers une heure du matin, alors qu’ils arrivaient sur la place centrale de la ville et qu’ils retournaient à leurs voitures pour rentrer à Besançon, un véhicule roulant à vive allure a freiné brutalement derrière eux. Trois individus en sont sortis, dont le trop fameux Malik.

Rappelons que ce dernier a déjà été condamné par deux fois pour port d’arme illicite, et une fois, en mars dernier à quatre mois de prison ferme (sans mandat de dépôt), pour incitation à la haine raciale(chants et salut nazis lors du bal du 14 juillet à Voiteur), qu’il a été pris en flagrant délit de dégradation de bâtiments publics avec des inscriptions racistes et croix gammées.

Les trois individus se sont mis à invectiver nos camarades qui, s’étant donné la consigne d’éviter toute bagarre, ont pris la fuite en se dispersant. L’un d’entre eux a été rattrapé et frappé au visage. Un autre s’est alors porté rapidement à son secours et a fait usage d’une bombe lacrymogène, évitant ainsi à son camarade d’être passé à tabac.

Le dénommé Malik s’est alors précipité vers un immeuble voisin, dont il est ressorti avec un fusil, avec lequel il a tiré trois fois.

Cachés et éparpillés dans les ruelles de Poligny nos camarades antifascistes ont attendus 45 minutes environ l’arrivée de la gendarmerie appelée par le voisinage et par nos camarades. Elle a indiqué qu’elle connaissait bien l’individu auteur des coups de feu, regrettant même qu’il ne soit pas en prison, mais n’a pas interpellé Malik. Ce n’est que le lendemain qu’elle l’a convoqué, lui permettant sans doute ainsi de se débarrasser du fusil. Depuis nous avons appris qu’au moins une douille ainsi que des impacts ont été retrouvés par la gendarmerie. Au moins un témoin ayant vu Malik avec un fusil a été entendu ou va l’être.

Il y a donc bien des agressés et des agresseurs dans cette affaire. Il est scandaleux de parler de "responsabilité partagée" comme l’auraient fait certaines sources judiciaires, au mépris des faits, corroborés par plusieurs témoignages. Lors de chaque agression par des néo-nazis, la même musique est reprise par certains, celle qui aimerait renvoyer "extrême-gauche" et extrême-droite dos à dos. Encore récemment, après le meurtre de Clément Méric, une telle tentative odieuse d’intoxication par une grande chaîne de radio a été démentie par la police elle-même.
Nos valeurs sont la liberté, l’égalité, la solidarité. Et ne correspondent en rien à celles des néo-nazis, ni à leurs méthodes . De telles manipulations n’ont pour résultat que de banaliser le fascisme. No Pasaran !

http://cabesancon.wordpress.com/

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Le Monde Libertaire n° 1713

5 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Le Monde Libertaire n° 1713 du 4 au 10 Juillet 2013

«Les faits divers font diversion.»

Pierre Bourdieu

Sommaire

Actualité

La SNCF en voie de démantèlement, par Voie libre, page 3

Nouvelles des fronts sociaux, par Hugues, page 4

Clément tué deux fois, par M. Sparagano, page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

Le projet Sous-surveillance. net, par Arnaud, page 7

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 8

L’ordre moral version ZéroMacho, par Marine, page 9

International

Où en est la révolte turque?, par la Fédération anarchiste, page 10

Arguments

L’extrême droite sur le devant de la scène, par R. Dufour, page 12

Histoire

Adresse aux peuple nord-africains, par M. Fayolle, page 15

À voir

Grand Central ou l’addition du nucléaire, par Mato-Topé, page 17

À lire

Itinéraires antifranquistes, par F. Mintz, page 19

Penser l’utopie dans l’action, par T. Bernard, page 20

Le mouvement

CR de la manif antifa du 23 juin, par P. Schindler, page 21

Illustrations

Aurelio, FYD, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère

Editorial

Une fois de plus, nous avons pu constater quelles sont les priorités de nos grands médias. Après la mort de Clément Méric, la manifestation du 23 juin contre le fascisme n’a pas eut l’heur d’intéresser nos journalistes de choc : comptes rendus inexistants ou minimalistes dans la presse nationale. À peine une dizaine de lignes dans Le Monde (journal de tous les pouvoirs) et pas plus dans Libération (quotidien avant-gardiste autoproclamé). Et ne parlons pas de la TV: rien ou quarante secondes pour montrer, non pas les manifestants, mais quelques agités occupés à briser consciencieusement et méthodiquement tout ce qui ressemblait à une vitrine de banque ou un panneau publicitaire.

Non, la grande presse a d’autres priorités : commenter le résultat de l’élection de Villeneuvesur-Lot avec le score élevé du Front national ; en oubliant de rappeler que ses idées sont celles des groupuscules néonazis qui officient à côté du FN (mais pas trop loin quand même). Mais quid des conflits en cours ? PSA Aulnay, SNCF, Goodyear, Arcelor-Mittal, SNCM, Vortex, Air France, Université Paris XIII… Billevesées que tout cela, vous aurez du mal à avoir des détails sur l’évolution de ces luttes.

Par contre, vous aurez droit quotidiennement aux explications de texte de François Hollande nous martelant que, oui, la courbe du chômage va s’inverser avant la fin de l’année. Faisons-lui confiance au moins sur ce point: la manipulation des chiffres et les tours de passe-passe style emplois d’avenir, voilà un domaine où les socialistes savent faire aussi bien que la droite.

Mais rien n’y fait, le pays est malade et ce bon docteur Hollande ne nous prescrit que des saignées. Continuerons-nous à nous laisser sucer le sang par ces vampires, ou leur planterons-nous un pieu en plein coeur pour en finir définitivement avec eux?

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes

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Le Monde Libertaire n° 1713 du 4 au 10 Juillet 2013

Le Monde Libertaire n° 1713 du 4 au 10 Juillet 2013

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Fukushima

4 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Nucléaire

Pendant que la France et le Japon signent des accords de coopération dans le nucléaire, l'ampleur de la contamination du milieu naturel et humain est un secret d'Etat.

Quelques informations filtrent de temps en temps, telles ces deux :

-> "L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé samedi avoir découvert des niveaux d'éléments radioactifs encore plus élevés que précédemment dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs. Tepco a avoué ne pas savoir si cette eau contaminée s'écoulait ou non dans la mer." (Direct Matin)

-> Thierry Ribault, auteur avec Nadine Ribault du livre du livre "Les Sanctuaires de l’abîme – Chronique du désastre de Fukushima", a traduit l'intervention faite par le professeur Hiroaki Koide, spécialiste des réacteurs au Research Reactor Institute de l’université de Kyoto le 23 juin dernier à Fukushima, à l'occasion d'une rencontre organisée par le laboratoire indépendant CRMS (réseau d'une dizaine de stations de mesures pour la radioactivité).

Quelques extraits :

"La quantité de césium 137 relâchée à Fukushima est de l’ordre de 168 fois celle relâchée lors de l’explosion de la bombe d’Hiroshima : ce sont les chiffres du gouvernement japonais, mais ils sont sous-estimés, et la raison en est liée à la question de la responsabilité. Certes Tepco est responsable de l’accident, mais nul autre que le gouvernement n’a demandé à Tepco de poursuivre le nucléaire, arguant que c’était “ sans danger “

Le gouvernement a une responsabilité lourde, et le terme de “ responsabilité ” est un euphémisme car il a commis, de fait, un véritable crime d’Etat. Est-il normal qu’en un tel cas, ce soit le criminel qui fournisse les chiffres, et donc les preuves du crime qu’il a commis ? Il faut, en réalité, multiplier ces chiffres par deux ou trois et comprendre que la quantité de césium relâchée lors des explosions à Fukushima équivaut à 300 ou 400 fois la bombe d’Hiroshima. Sans compter ce qui a été reversé dans l’océan, et, aujourd’hui encore, des quantités considérables sont relâchées en pleine mer sans qu’on puisse entrevoir la fin de ce désastre."

La conclusion ;

"Nous sommes tous ici, tranquillement réunis dans cette salle de conférence à Fukushima, à discuter comme si de rien n’était, alors que dans cette ville de 300 000 habitants, tout est irradié [...]. L’endroit où nous sommes actuellement devrait être classé “ zone d’accès contrôlée ” et être évacué [...]. L’unique solution est la fuite [...]. On ne laisse vivre personne dans une “ zone d’accès contrôlée ”, et surtout pas des enfants. […]

C’est la responsabilité individuelle qui joue dans la décision de chacun. Je suis ici de mon propre fait et vous également. Mais pas les enfants. Ce n’est pas que je souhaiterais ne protéger que les enfants. C’est que si je ne les protège pas, je ne me le pardonnerais jamais. A chacun d’entre vous de décider en conséquence."

Voir le texte complet sur Rue89 :

http://www.rue89.com/2013/07/03/crime-detat-a-fukushima-lunique-solution-est-fuite-243864

P.S. ; Thierry Ribault avec Cécile Asanuma-Brice (tous deux chercheurs au CNRS à Tokyo), et aussi Wataru Iwata (musicien), initiateur et coordinateur du CRMS, mènent un gros travail d'information au Japon sur le nucléaire.

Fukushima
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A cerclé

2 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA

Le A dans un cercle est un sigle si répandu, si connu et reconnu qu'on a fini par le prendre pour un symbole traditionnel de l'anarchisme, comme s'il avait existé depuis toujours. La rumeur le fait parfois remonter à la Révolution espagnole: l'œil des jeunes anarchistes est plus habitué à voir un A cerclé qu'une cible peinte sur le casque d'un milicien. Certains croient qu'il ferait référence à Proudhon, résumant son idée de l'Anarchie dans l'Ordre. En réalité, il s'agit d'un phénomène récent dans l'iconographie libertaire :
le A cerclé a en effet été inventé à Paris en 1964

et réinventé à Milan en 1966.

Deux dates, deux lieux de naissance? Voyons-y de plus près.
C'est en avril 1964, sur la couverture du bulletin Jeunes Libertaires qu'apparaît le dessin d'un sigle que le groupe JL. de Paris propose "à l'ensemble du mouvement anarchiste" par delà les différents courants et les divers groupes ou organisations. Deux motivations principales nous ont guidés : d'abord faciliter et rendre plus efficace les activités pratiques d'inscriptions et affichages, ensuite assurer une présence plus large du mouvement anarchiste aux yeux des gens, par un caractère commun à toutes les expressions de l'anarchisme dans ses manifestations publiques. Plus précisément, il s'agissait pour nous d'une part de trouver un moyen pratique permettant de réduire au minimum le temps d'inscription en nous évitant d'apposer une signature trop longue sous nos slogans, d'autre part de choisir un sigle suffisamment général pour pouvoir être adopté, utilisé par tous les anarchistes. Le sigle adopté nous a paru répondre le mieux à ces critères. En l'associant constamment au mot anarchiste il finira, par un automatisme mental bien connu, par évoquer tout seul l'idée de l'anarchisme dans l'esprit des gens.
Le sigle proposé est un A majuscule inscrit dans un cercle ; Tomás Ibañez en est l'initiateur, René Darras le réalisateur. D'où vient l'idée, de la simplicité de réalisation (en particulier avec la méthode d'impression par stencils de l'époque !), du sigle antimilitariste déjà répandu du CND (Campaign for Nuclear Disarmament), d'autres inspirations ? L'Alliance ouvrière anarchiste affirme l'avoir utilisé dans sa correspondance dès la fin des années 1950 ; mais il ne figure dans son bulletin qu'à partir de juin 1968.
La proposition des Jeunes Libertaires de 1964 n'a eu aucun succès, hormis quelques graffitis dans les couloirs du métro parisien - n'oublions pas qu'alors on imprimait soit sur stencils, soit en typographie classique, et qu'il aurait donc fallu réaliser un cliché au plomb figurant un A inscrit dans un cercle. En décembre de la même année, le A cerclé apparaît en titre d'un article signé Tomás [Ibañez] dans le journal Action libertaire. Le réseau des Jeunes Libertaires, qui comptait au début des années 60 plusieurs groupes dans toute la France, s'est affaibli : les bulletins régionaux ne paraissent plus et le bulletin parisien sera en sommeil de 1965 à 1967 ; plusieurs " J. L. " seront par la suite aux premiers rangs du mouvement de Mai 68.
Fin du premier chapitre.

Il faut attendre 1966 pour que le symbole du A cerclé soit repris et utilisé, d'abord à titre expérimental puis régulièrement, par la Gioventù libertaria de Milan, qui avait des rapports fraternels avec les jeunes Parisiens. Ces deux groupes ont été à l'origine du Comité européen de liaison des jeunes anarchistes (CLJA). C'est alors que commence la vie publique du sigle.
Les premières fois qu'on le voit, c'est justement à Milan, où il sert de signature habituelle aux tracts et aux affiches des jeunes anarchistes, parfois associé au signe antinucléaire et à la pomme des provos hollandais. Puis il s'étend en Italie et dans le monde entier ; mais on n'a presque point vu de A cerclés pendant le mai parisien en 1968, les premières traces n'apparaissent guère qu'en 1972-73. C'est en effet au début des années 70 qu'explose la mode du A cerclé, que s'approprient et qu'imitent les jeunes anars dans le monde. Il connaît un tel succès que, selon un avis autorisé, si son inventeur l'avait breveté il serait milliardaire aujourd'hui. Pourquoi ce succès si rapide, si frappant ? Il est dû aux motifs mêmes qui avaient fait proposer le sigle par les J.L. : d'une part il est extrêmement facile à dessiner, aussi simple que la croix, plus simple que la croix gammée ou la faucille et le marteau ; d'autre part, un mouvement nouveau, jeune, en plein développement, avait appris à écrire sur les murs et se cherchait un signe de reconnaissance. C'est ainsi que le A cerclé s'est imposé de fait, sans qu'aucune organisation ni groupe n'ait jamais songé à en décréter l'utilisation, et en l'absence d'un autre symbole graphique international des anarchistes (qui utilisaient parfois une symbolique désuète, comme la torche en Italie).
Voilà donc la véridique histoire du A cerclé, faite de volonté consciente et de spontanéité : un cocktail typiquement libertaire. Toute autre histoire est légende.

Amédéo Bertolo, Marianne Enckell
ou cira@plusloin.o
rg

Pour plus de précisions, nous vous renvoyons au bulletin n° 58 du CIRA (Centre international de recherches sur l'anarchisme) mars-octobre 2002 d'où est extrait ce texte. CIRA, av. de Beaumont, 24, CH-1012 Lausanne, Suisse. http://www.anarcabolo.ch/cira/ou cira@plusloin.org Cette histoire a été très régulièrement confirmée par Yves Peyrault membre des jeunes libertaires du groupe Sébastien Faure de Bordeaux dans les années 1960 ...

Le Monde libertaire n°1307 (13-19 févr. 2003)

St Imier 2012

St Imier 2012

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Brésil

1 Juillet 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA

[Brésil] NI REVOLUTION, NI MOUVEMENT CONTRE LA CORRUPTION : LE FOND SOCIAL DES SOULEVEMENTS POPULAIRES AU BRESIL (fr)

jeudi 27 juin 2013

Le mouvement social brésilien vu par une anarchiste.

Nous reproduisons le texte que nous a adressé une camarade et sympathisante anarchiste brésilienne.

Le Groupe Regard Noir.

**********

La longue nuit du 17 Juin a changé le scénario brésilien et redimensionné les manifestations sociales. La mobilisation massive - d’environ 1 million de personnes – dans une dizaine des principales villes du pays et du monde est un événement unique dans l’histoire politique brésilienne depuis les protestations pour l’impeachment du Président Collor en 1992. Ces manifestations marquent une rupture : ce qu’on observe monter dans la scène brésilienne est peut être un nouvel acteur politique collectif, le catalyseur d’une puissante force sociale dans les rues.

A l’origine des mouvements populaires, on retrouve la hausse des tarifs du transport public dans plusieurs villes du Brésil. Au début, les actes sont appelés à Sao Paulo, la plus grande ville et capitale économique du pays, par le Movimento Passe Livre – MPL (mouvement pour le tarif zéro), mouvement surgi lors du Forum Social Mondial, en 2005. Les revendications, notamment progressistes, incluent la réduction du tarif des transports, l’établissement d’un réseau des transports accessible et de qualité, et la non-criminalisation des mouvements sociaux. L’objectif du mouvement a toujours été la lutte pour passer d’un système de transport du grand cartel privé à un système entièrement public, financé par des impôts progressifs. Néanmoins, les mouvements ont un caractère horizontal et il n’y a pas vraiment de coordination régionale ou nationale. Par exemple, à Rio de Janeiro, la convocation des nouveaux actes est décidée en assemblée ouverte à tous.

Initialement les manifestations étaient fortement criminalisés par les principaux moyens de communication du pays, qui sont dominés par quelques familles – on peut aisément parler de monopole – alliées du grand capital et de la droite réactionnaire au Brésil. Il est important de souligner que la scène politique brésilienne se caractérise, d’un côté, par une forte alliance de la droite libérale avec les segments nationalistes, et d’autre côté, par la fragmentation de la gauche et la marginalisation, voire criminalisation, de l’extrême-gauche.

Suite à l’adhésion populaire massive aux mouvements, les grands médias changent radicalement de position pour reconnaître la légitimé des actions, tout en condamnant les actes de « vandalisme » lors des manifestations. Cette adhésion a été accompagnée d’un changement de direction des mouvements, caractérisé par la présence des groupes conservateurs, de l’harcèlement des membres des partis politiques de gauche dans les manifestations, et l’apparition de slogans aussi flous que dépolitisés, tel que le combat contre la corruption. On y voit clairement une tentative de dispersion du mouvement par les secteurs réactionnaires de la société, menant une campagne de dépolitisation sommé à des appels nationalistes (« On y porte que le drapeau du Brésil »).

Après la mobilisation nationale du 20 Juin, le MPL dénonce la « séquestration » des mouvements par la droite, caractérisée par des devises conservatrices qui demandent, entre autres, la criminalisation de l’avortement ou la réduction de l’âge de responsabilité pénale. En protestation, le lendemain, il annonce qu’il ne fera plus d’appel aux manifestations. Dans la même nuit, à Sao Paulo et à Rio, on témoigne des scénarios de guerre urbaine accompagnés d’une violence policière utilisée jusqu’ici seulement lors des actions de « nettoyage » dans les favelas.

Des manifestants rapportent des actes de brutalité policière, on observe l’arrestation arbitraire dans les rues, et même le siège d’un bâtiment universitaire fédéral par des policiers militaires, d’où les manifestants n’ont pu sortir qu’au lendemain avec l’intervention du président de l’Université. A Porto Alegre, le siège de la Federação Anarquista Gaúcha – FAG (Fédération anarchiste du Rio Grande do Sul) a été envahie par des policiers en civil suite à des dénonciations par la presse conservatrice des liaisons de cette fédération avec des « anarchistes internationaux », à fin de mettre en place des tactiques de guérillas lors de manifestations. Rien, bien évidemment, n’a été prouvé.

On témoigne donc une recrudescence progressive de l’Etat policier dans les grandes villes du pays, la criminalisation ostensive des soulèvements populaires et la marginalisation des partisans de gauche vers une radicalisation du mouvement à droite. Face au danger réactionnaire, la gauche affiche une double stratégie : la rétraction des mouvements et la tentative d’organisation d’un front commun.

L’analyse anarchiste des soulèvements met en lumière que le mouvement manque de bases politiques claires, ce qui lui permettrait d’éviter sa fragmentation. La force sociale représentée par les derniers mouvements ne peut être négligée et il faut rappeler son caractère de classe, au-delà de toute idéologie. Il est capital que cette lutte ne soit pas séquestrée par un parti politique ou par les secteurs conservateurs, mais une lutte non-partisane est très différente d’un combat anti-partisan. Cela signifie respecter toutes les couleurs/drapeaux qui collaborent à la mobilisation populaire, dans le but d’unir les différentes forces politiques autour d’un agenda commun.

On reconnaît donc l’importance d’une force populaire, d’un soulèvement de la classe travailleuse depuis son origine. Malgré les revendications proches des idéologies libertaires et de gauche, ainsi que la participation des militants des partis politiques dans la construction du mouvement, celui-ci n’est identifié à aucune idéologie spécifique. Une grande partie des anarchistes au Brésil semble vouloir construire et organiser de la meilleure manière possible la lutte sans se revendiquer « capitaines du mouvement ». Ils mettent aussi l’accent sur l’importance de renforcer les structures de base, telles que les syndicats, les entités d’étudiants ou les associations de quartiers afin de mener une discussion quotidienne des revendications pour être apportées lors des mobilisations. Cela permettra aux groupes opprimés de construire un projet politique propre dans le but de faire face aux classes dominantes et à leurs instruments qui essayent de coopter les mobilisations populaires.

[SOURCE : http://regard-noir.blogspot.fr/2013...]

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le Monde libertaire "gratuit"

29 Juin 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #groupe Proudhon - FA

Le "gratuit" à "prix libre" de la fédération anarchiste.

le Monde libertaire "gratuit"
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Devenez coproducteurs d'un film

29 Juin 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #luttes sociales

Devenez coproducteurs d'un film documentaire sur la Justice en Tunisie

Chers amis,

Après "Nosotros del Bauen", film documentaire où je suivais la lutte d'employés en Argentine dans un hôtel autogéré, je m'intéresse à un nouveau combat, qui se déroule cette fois en Tunisie : celui d'avocats militants qui resistent pour mettre en place une démocratie et mettre fin définitivement à la dictature et à la corruption, quels que soient les gouvernements en place.

Face aux difficultés de financer des films non formatés en dehors des circuits traditionnels de la télévision, il existe aujourd'hui une manière alternative de faire exister les projets: le financement participatif ou le Crowdfunding. L'idée est de vous engager à toucher vos réseaux, vos amis et ainsi de suite jusqu'à ce que la première famille des co-producteurs devienne une grande communauté. Le principe du Crowfunding est simple: une somme à atteindre est fixée dans un délai déterminé. A la fin de ce délai, si la somme est obtenue à 100 % elle est versée pour le film, si la somme réunie est inférieure (exemple 99%) elle ne le sera pas.

Je vous propose aujourd'hui de devenir co-producteurs d'un film documentaire que que je réalise avec Meriam Azizi, réalisatrice tunisienne,

sur "la justice transitionnelle" en Tunisie intitulé "Dans la tourmente / le groupe des 25".

Voici le lien où vous trouverez le trailer ainsi qu'un descriptif du projet:

http://www.touscoprod.com/fr/project/produce?id=835

Vous trouverez sur ce lien comment contribuer à faire exister ce film.

Merci de faire circuler l'information auprès d'amis, d'associations ou de toutes autres personnes susceptibles d'être intéressées.


Résumé
Charfedine, Imène, Amor, Hédi, Anouar et Saida, sont membres d'un collectif d'avocats tunisiens qui se bat pour faire condamner par la justice les faucons de l’ancien régime de Ben Ali, responsables des crimes de sang et de corruption. Ils luttent pour établir une « justice transitionnelle » en Tunisie, qui doit marquer le passage de la dictature à la démocratie. Le film les accompagne durant une période cruciale: les premières manifestations pour une justice indépendante, les premières élections libres en Tunisie, et les premières confrontations avec le pouvoir en place.

En vous remerciant de votre soutien pour diffuser et faire connaître le film qui pourra exister grâce à vous.



Réalisateurs: Didier Zyserman et Meriam Azizi
Production: Zebras Films et Paprika Films

Devenez coproducteurs d'un film
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les Trottant.e.s

28 Juin 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Vous êtes convié.e.s au prochain Resto Trottoir qui se veut toujours sous
le signe du rassemblement, de la solidarité et de l'intelligence contre
les idées nauséabondes.

Car oui, tristement, couleur d'une peau, sexe biologique permettant
l'enfantement, langue et/ou origine étrangère, sexualité ou identité
différentes de la norme, âge ou handicap, apparence physique et condition
sociale, tous ces caractères particuliers de personnes qui ne
correspondent pas au modèle dominant de la société, sont aussi des
marques qui peuvent nous ostraciser, nous faire rejeter par notre
voisin, nous faire haïr par l'Autre jusqu'à finalement nous exclure de la
société des êtres humains et l'on a déjà bien assez dans l'Histoire des
histoires de ce processus.

Il est d’ailleurs vrai que les freins sociaux au développement individuel
sont souvent d’origine étatique. Les médias, eux aussi, contribuent à
diffuser les normes sociales favorables aux dominants et représentent
toutes les minorités par des clichés éhontés.
Ils mettent en scène les idées et actes violents nauséabonds de l’extrême
droite afin d’en faire du spectacle et du profit, ce qui contribue,
volontairement ou non, à les banaliser dans l’opinion.

Alors, voilà, nous (et vous, n'est-ce pas ?), on va faire danser nos os au
soleil, parce que sous toutes nos différences il y a bien des points
communs : on veut vivre nos passions, nos désirs, nos amours et cela, qui
que nous soyons !!

Ce 30 juin, dès 12h30 (ou plus tôt),

v'nez danser avec nous, et, plus
sûrement, partager ensemble un repas !

À bientôt,
les Trottant.e.s

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Le Monde Libertaire n° 1712

28 Juin 2013 , Rédigé par groupe Proudhon FA

Le Monde Libertaire n° 1712 du 27 Juin au 3 Juillet 2013

«Les actions des hommes sont les meilleurs interprètes de leurs pensées.»

John Locke

Sommaire

Actualité

Une conférence (sociale) de plus, par G. Goutte, page 3

Gaz de schiste : que veut-on ?, par le groupe Drapeau noir, page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 7

Psychiatrie et électrochocs, par Sophie et Alexis, page 8

International

Un «miracle » américain, par J. White et S. Jones, page 10

Le Printemps tropical du Brésil, par R. Pino, page 12

Israël, entretien avec Pierre Stambul, par P. Arnaud, page 14

Histoire

Marat et la révolution permanente, par Erwan, page 16

À lire

Une société sans pognon, par T. Guilabert, page 18

Poésie ardente, par Franck, page 19

Le mouvement

Maurice Nadeau nous a quittés, par C. Margat, page 20

Petit bilan de la Foire à l’autogestion, par Collectif, page 21

Illustrations

Aurelio, Fyd, Kalem, Krokaga, Schvrt, Valère

Editorial

On sait désormais que la découverte de Prism, un programme d’espionnage de la NSA (agence de renseignement américain), est le fait d’un homme, Edward Snowden. Ce document révèle que la NSA a accès aux serveurs de neufs géants du Net comme Facebook, Google, Microsoft ou Apple et capte toutes les informations émises par des citoyens étrangers concernant de près ou de loin la sécurité du pays. Snowden a longuement insisté, dans les interviews qu’il a accordées, sur le caractère non démocratique des États-Unis qui se veulent pourtant l’apôtre des libertés individuelles.

Prism est destiné, selon la NSA, à déjouer des complots terroristes. D’après Keith Alexander, le patron de la NSA, Prism est tout à fait légal et aurait permis de déjouer «plus de cinquante actes terroristes potentiels» depuis le 11 septembre 2001. Au nom de la lutte contre le terrorisme, on bafoue les droits les plus élémentaires. On se doutait que quelque chose de très gros se tramait depuis quelques mois, voire quelques années, dans le cadre de la lutte antiterroriste encadrée par le Patriot Act et le Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act).

Les révélations en 2012 de William Binney, ancien de la NSA, faisaient état de la mise en place au sein de la NSA d’un programme d’espionnage planétaire avant même les événement du 11 septembre. Snowden a posé la question qui fâche: «Depuis le début du programme après le 11 septembre, combien d’attaques terroristes ont été évitées uniquement grâce à ce programme de surveillance? Une fois que la réponse à cette question aura été apportée, demandez-vous combien de communications individuelles ont été espionnées pour arriver à ce résultat et jugez si cela en vaut la peine.»

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