Outrage à agent
4 Août 2009 , Rédigé par groupe Proudhon FA Publié dans #Répression
Les procédures se multiplient devant les tribunaux
Les plaintes de fonctionnaires s'estimant outragés sur la voie publique ne cessent d'augmenter...
Photo Guillaume Ruoppolo
Il fait chaud en été sous les uniformes. Mais cela ne fait que renforcer le zèle de certains policiers. Voyez le gros coup réussi la semaine dernière par des fonctionnaires du commissariat de
Plan-de-Cuques, qui ont mis la main sur une dangereuse délinquante.
Prise en chasse dans son véhicule, conduite au poste, maintenue sur le banc des gardés à vue, puis longuement auditionnée, cette automobiliste a écopé d'une convocation devant le parquet. Son
crime ? Stationnée en double file pour récupérer sa mère malade, la forcenée a gravement "outragé" la policière qui lui ordonnait de circuler."Vous n'avez que ça à faire?" a-t-elle osé
demander à la dépositaire de l'autorité publique. Au passage la mère elle-aussi a été embarquée et retenue au poste, malgré son état de faiblesse, sans aucun motif légal.
L'affaire aura mobilisé quatre fonctionnaires... Mais la morale de l'histoire, c'est que désormais, avant d'adresser la parole à un policier, mieux vaut consulter le guide des bonnes manières. La
très médiatique affaire du "Sarkozy je te vois", qui a conduit un Marseillais devant les tribunaux, n'a fait que confirmer l'explosion des procédures pour outrage à agent: +50% ces dix
dernières années (508 faits en 2008 à Marseille). Tendance condamnée par le syndicat de la magistrature, qui y voit un moyen pour la police de "faire du chiffre".
Un comité de citoyens (Codeco) s'est même créé pour réclamer la dépénalisation de ce délit passible de six mois d'emprisonnement et de 7500 d'amende. L'outrage répond, il est vrai, aux menaces,
injures, crachats qui se multiplient à l'encontre des forces de police. Mais où commence l'insulte ? Où finit la liberté d'expression ?
En cas d'abus de pouvoir, la parole d'un simple citoyen ne pèse pas lourd face à celle d'un agent assermenté. Du reste, seuls 0,50% des interpellés sont relaxés (ce fut le cas dans l'affaire
"Sarkozy je te vois"). "Juridiquement, pour que le délit soit constitué, il suffit que le policier se sente outragé", explique un magistrat du parquet, qui a déjà reçu des plaintes
d'agents particulièrement susceptibles, se disant victimes "d'un mauvais regard"…
Sophie Manelli
A voir le site du CODECO http://codedo.blogspot.com/
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